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Résultats impossibles à prévoir pour la 44e élection canadienne

Résultats impossibles à prévoir pour la 44e élection canadienne

Crédit : Graham Hughes / La Presse canadienne

Écrit par Lina Dib, La Presse canadienne

OTTAWA - Justin Trudeau saura dans quelques heures, ou quelques jours, s'il a perdu ou gagné son pari, celui de risquer son gouvernement dans l'espoir de gagner une majorité.

Le nombre élevé - plus d'un million - de votes par la poste pourrait retarder l'annonce d'un résultat final. Il se peut que lechoix des 27,3 millions d'électeurs canadiens ne soit révélé que plus tard cette semaine.

L'Atlantique est resté plutôt rouge, mais le bleu a grugé une partie de la carte des quatre provinces où, au déclenchement des élections, il y avait 27 libéraux, quatre conservateurs et un aux néo-démocrates.

Lundi soir, le Parti libéral a perdu quatre sièges aux mains des conservateurs, dont celui d'une ministre, celles des Pêches et Océans, Bernadette Jordan. Cependant, il pouvait se consoler en ayant ravi le seul comté néo-démocrate à Terre-Neuve-et-Labrador.

22h, heure de l'Est, les libéraux avaient remporté 23 sièges en Atlantique et les conservateurs, huit. Les deux partis continuaient de se disputer le comté de Fredericton où la députée libérale sortante, Jenica Atwin, est une transfuge qui avait été élue sous les couleurs du Parti vert en 2019.

Premiers résultats au Québec

Gaspésie-les-les-de-la-Madeleine, première circonscription québécoise où les votes ont commencé à être comptés, n'a pas fait durer le suspense aussi longtemps qu'on aurait cru.

Ainsi, la libérale sortante, la ministre Diane Lebouthillier, a été la première Québécoise à être déclarée élue, battant pour la deuxième fois le candidat bloquiste Guy Bernatchez.

«On a tout mis; on a tout donné», disait encore quelques minutes plus tôt, en entrevue téléphonique, le chef bloquiste Yves-François Blanchet, en parlant de toute sa campagne, pas seulement de ce comté où, cependant, il est retourné à plusieurs reprises.

Mégantic-L'Érable, le conservateur Luc Berthold a, lui aussi, été rapidement déclaré réélu.

Attentes modestes

Dans la salle montréalaise où les militants de Justin Trudeau comptaient se réunir, le député sortant Pablo Rodriguez a, dans un point de presse de début de soirée, laissé entendre qu'il n'aurait pas de mal à se contenter d'un autre gouvernement libéral minoritaire.

«Je ne vois pas quelqu'un faire la fine bouche parce qu'il a reçu un mandat minoritaire ou majoritaire», a dit celui qui, comme leader parlementaire du gouvernement Trudeau, a eu à négocier avec les partis d'opposition, depuis 2019, son agenda législatif.

Dans le camp conservateur, on tenait aussi un discours d'humilité avant de voir les résultats de la soirée électorale.

«Le plus important pour nous, c'est qu'on devient une option viable au Québec», a offert en entrevue Marc-Olivier Fortin, directeur de la campagne des conservateurs au Québec.

Pour cette 44e élection, les Canadiens ont à élire 338 députés qui siégeront à la Chambre des communes, 78 d'entre eux pour y représenter le Québec.

LES RÉSULTATS EN DIRECT

Ils sont 555 candidats, tous partis confondus, à se disputer les circonscriptions québécoises. C'est le comté de Laurier-Sainte-Marie, représenté jusqu'à maintenant par l'environnementaliste devenu ministre Steven Guilbeault, qui est le plus convoité. Ils sont 11 à tenter de s'y faire élire. La moyenne, au Québec, est de sept candidats par comté.

Lundi soir, les libéraux avaient 155 députés à perdre, les conservateurs 119, les bloquistes 32, les néo-démocrates 24 et les verts, deux. Des six autres sièges, cinq étaient occupés par des indépendants et le sixième était vide.

Le chef libéral a déclenché ces élections, espérant en ressortir avec une majorité, comme en 2015, lui qui a dû composer avec un mandat minoritaire après l'élection d'octobre 2019. Pour gagner son pari, il lui faut faire élire 170 députés au moins.

Le chemin de cette majorité devait passer, en partie, par le Québec où en 2019, 35 libéraux ont été élus, contre 32 bloquistes, 10 conservateurs et un seul néo-démocrate. Cependant, le résultat de ce vote dépend surtout de l'humeur des électeurs en Ontario et, dans une moindre mesure, en Colombie-Britannique.

La courte campagne électorale devait servir aux libéraux à empêcher le nouveau chef conservateur Erin O'Toole de faire sa marque et de convaincre les électeurs canadiens.

Au bout de cinq semaines, M. Trudeau en était à prêcher pour le vote stratégique, tentant de convaincre les électeurs progressistes que s'ils choisissaient le Nouveau Parti démocratique de Jagmeet Singh ou le Bloc québécois d'Yves-François Blanchet ou encore le Parti vert d'Annamie Paul, ils faciliteraient l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement conservateur.

M. O'Toole, lui, tentait sensiblement le même discours pour les électeurs à droite. ceux qui étaient tentés par le Parti populaire de Maxime Bernier, le chef conservateur a dit qu'en votant ainsi, ils ne feraient qu'assurer le maintien au pouvoir d'un gouvernement libéral.

Au Canada, 27 366 297 personnes étaient inscrites pour voter lundi. De ce nombre, 6 495 755 votent au Québec.

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