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«Je ne changerai pas»: Maxime Bernier est confiant pour le PPC

«Je ne changerai pas»: Maxime Bernier est confiant pour le PPC
Écrit par Jackie Dunham, CTV News | Traduction

Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.

TORONTO — Après 15 ans en politique et avec plus que sa part de controverses, Maxime Bernier est persévérant, à défaut d’autre chose.

Le chef libertarien du Parti populaire du Canada, âgé de 58 ans, semble tout aussi déterminé à promouvoir sa vision idéale du pays qu’il l’était au moment de son arrivée en politique en tant que ministre dans le gouvernement de Stephen Harper, en 2006.

«Je crois en un gouvernement plus petit qui respecte les gens, qui respecte la Constitution. C’est pour ça que j’ai décidé d’aller en politique», mentionne Maxime Bernier lors d’une entrevue donnée en juillet dernier.

Son engagement envers la Constitution et un gouvernement réduit est infaillible malgré quelques importants écueils rencontrés en chemin.

Cet avocat en entreprise, devenu député en Beauce, a été forcé d’expliquer son soutien à la cause indépendantiste au Québec dans les années 1990 lorsqu’il a remporté, en 2006, le siège détenu auparavant par son père, Gilles Bernier.

Deux ans plus tard, en 2008, il a dû démissionner de son poste de ministre des Affaires étrangères après avoir oublié des documents classés secrets chez son ex-copine, Julie Couillard. Un scandale qui aurait pu torpiller toute aspiration politique, mais pas pour Maxime Bernier.

Il s’est refait une réputation et est passé d’ex-ministre en disgrâce à deuxième candidat à la ligne d’arrivée dans la course au leadership du Parti conservateur du Canada en 2017. Il était tout juste derrière Andrew Scheer, perdant par un cheveu avec plus de 49 % des voix.

Loin de se décourager, Maxime Bernier a claqué la porte du parti en accusant le PCC d’être «trop corrompu intellectuellement et moralement pour être réformé» et a créé sa propre formation politique.

«Je ne changerai pas»

Nous voici donc avec le Parti populaire du Canada.

Le PPC a été créé en septembre 2018 et, selon ce qu’on peut lire sur son site web, il «allie le gros bon sens, le populisme, le conservatisme classique et le libertarianisme».

Le chef ajoute que son parti veut défendre «les libertés individuelles, la responsabilité personnelle, le respect et l’équité.»

«Toutes nos politiques sont en accord avec ces quatre principes», assure Maxime Bernier.

Parmi ces politiques, il y a l’abolition du système de gestion de l’offre qui régit l’industrie laitière; la réduction des transferts de péréquation; moins d’interventions du gouvernement dans le libre marché; une baisse du nombre d’immigrants et de réfugiés accueillis au Canada; le retrait de l’Accord de Paris; une redéfinition de ce qui constitue un discours haineux selon le Code criminel; et un retrait de tous les engagements pris auprès des Nations unies.

Si ces promesses semblent familières, c’est parce qu’elles sont exactement les mêmes défendues par le PPC lors des élections fédérales de 2019.

«Nous présentons la même plateforme cette année qu’en 2019 et lors de la prochaine élection, en 2024, ce sera encore une fois la même», confirme M. Bernier.

Et si la stratégie peut sembler discutable après n’avoir reçu que 1,6 % des voix — Maxime Bernier ayant été lui-même défait en Beauce — le chef explique cette décision par le fait que demeurer fidèle à ses principes de base est ce qui différencie le PPC de ses adversaires politiques.

«Je suis un politicien qui fait de la politique autrement en défendant mes convictions et je ne vais pas changer», martèle-t-il.

«On ne fait pas de sondages pour savoir ce que les Canadiens veulent entendre pour ensuite le leur dire. On croit avoir une vision pour ce pays, une vision forte pour rendre le Canada meilleur, et c’est notre plateforme, notre fondation.»

Maxime Bernier est convaincu que cette campagne électorale sera plus facile parce qu’il espère ne pas avoir à se défendre contre des accusations persistantes de racisme et de xénophobie visant son parti. Des accusations pour lesquelles il blâme en partie le Parti conservateur.

«Lors de la précédente campagne, j’étais sur la défensive à toujours essayer de justifier le fait que nous ne sommes pas un parti raciste. Alors, c’était une campagne difficile, reconnaît le fondateur du PPC. Tout ça sera derrière nous, c’est pourquoi ça devrait être plus facile.»

Le chef du PPC croit aussi que de nombreux Canadiens ont mal compris la position du parti au sujet de l’immigration parce que l’enjeu ne fait pas l’objet d’autant de débats chez les anglophones qu’au Québec.

«On débat toujours au sujet de l’immigration et c’est normal, mais dans le Canada anglais, c’était la première fois et c’est pour cela que les gens n’ont pas pris le temps de lire notre plateforme, croit-il. Nous sommes ouverts à l’immigration. Nous ne sommes pas pour l’immigration de masse. Nous voulons plus d’immigrants qui entrent au pays comme immigrants qualifiés.»

Liberté de choix

Actualité oblige, une section s’est tout de même ajoutée à la plateforme électorale du parti et elle porte sur la manière dont le PPC veut s’attaquer aux confinements liés à la COVID-19.

Au cours des derniers mois, le chef du PPC a parcouru le Canada dans le cadre de sa tournée estivale préélectorale «Mad Max» afin d’exprimer son opposition aux mesures de confinement et au passeport vaccinal.

En juin, la Gendarmerie royale du Canada au Manitoba a procédé à l’arrestation de Maxime Bernier pour une violation alléguée de la Loi sur la santé publique en participant à un rassemblement extérieur et en omettant de se mettre en isolement à son arrivée dans la province.

Maxime Bernier a qualifié cette arrestation de «répression politique» et s’est plaint d’avoir été arrêté pour l’empêcher de participer à un rassemblement encore plus grand prévu le lendemain à Winnipeg.

«J’étais le seul à recevoir une contravention et le seul à être arrêté, a-t-il déploré. J’étais en cellule, menotté, mis en prison comme un criminel pour un non-crime après un rassemblement politique. Tout ça juste pour s’assurer que je ne puisse participer au rassemblement à Winnipeg. C’est ça le Canada en 2021.»

Son dossier a été reporté par le tribunal une première fois jusqu’à la fin août, puis une deuxième fois jusqu’au 21 septembre.

Et si Maxime Bernier s’oppose aux confinements et au passeport vaccinal, parce que cela crée deux classes de citoyens selon lui, il n’est pas contre le port du masque ou le vaccin pour les autres personnes.

«Je ne suis pas contre le masque. Je ne suis pas contre le vaccin. J’ai dit publiquement que nous croyons à la liberté. Nous croyons à la liberté de choix, chaque Canadien doit pouvoir décider s’ils veulent le vaccin ou non», explique-t-il.

En ce qui le concerne, Maxime Bernier n’a pas été vacciné contre la COVID-19. Il est le seul chef de parti parmi les plus importantes formations politiques à ne pas avoir été vacciné et il n’a pas l’intention de le faire. Il justifie son choix en prétendant que les risques que pose le virus pour sa santé sont faibles.

«J’ai 58 ans et mes chances de mourir si j’ai la COVID sont seulement de 0,05 %. Alors, les statistiques et les données sont de mon côté. Donc, c’est une décision personnelle», dit-il.

Les autorités de santé publique ont toutefois encouragé à répétition tous les adultes à se faire vacciner afin de prévenir les complications graves liées à la maladie et pour limiter la propagation du virus chez les personnes les plus vulnérables.

Nous sommes prêts

Le message véhiculé par Maxime Bernier semble résonner davantage dans l’Ouest canadien, où il dit obtenir «un peu plus d’appuis» qu’ailleurs au pays, comme le démontre un sondage réalisé par Abacus Data en juillet dernier. Toutefois, le chef insiste sur le fait que ce ne sont pas que d’anciens conservateurs qui viennent vers lui.

«La personne en charge de mon organisation à Winnipeg (RB Ham) est un ancien du NPD qui a été bénévole pour le parti pendant 20 ans. Cette personne a décidé de se joindre à nous en raison de l’hystérie de la COVID, raconte-t-il. Les gens de gauche viennent me voir en disant: “Tu es le seul. Tu es le seul qui va sauver notre pays.”»

C’est ce genre de témoignage qui rend Maxime Bernier confiant dans cette campagne électorale. Mais malgré son intention de présenter des candidats dans chacune des 338 circonscriptions du pays, le PPC n’a réussi qu’à en recruter 312 selon la «liste définitive des candidats» dévoilée par Élections Canada.

En ce qui concerne la possibilité d’une division du vote entre le PPC, le PCC et d’autres partis marginaux de l’ouest comme le Maverick Party et le candidat indépendant Derek Sloan, Maxime Bernier n’y voit pas d’obstacle.

Si certains électeurs lui ont révélé ne pas avoir voté pour son parti pour ne pas diviser le vote en 2019, il croit que la situation sera différente cette année. Maxime Bernier affirme l’avoir entendu directement de la bouche des électeurs en Alberta et en Colombie-Britannique.

«Quand je leur ai demandé pourquoi, ils m’ont répondu qu’ils savent qu’Erin O’Toole ne gagnera pas et qu’ils ne veulent pas gaspiller leur vote», affirme M. Bernier.

Selon Nik Nanos, de la firme Nanos Research, le PPC recueille environ 4 % des intentions de vote, mais il demeure difficile de déterminer quelle part pourrait venir gruger certains partis encore plus marginaux.

Du côté de la firme Environics Analytics, Rupen Seoni, qui a analysé les données de la dernière élection, croit que Maxime Bernier a des chances de regagner son siège en Beauce. Selon lui, le chef du PPC est «compétitif» dans sa circonscription, mais il va devoir convaincre beaucoup d’électeurs conservateurs de le suivre.

De l’avis du principal intéressé, le Parti populaire devrait faire mieux cette fois-ci. «Nous sommes prêts. Nous avons des candidats. Nous avons plus d’argent en banque que la dernière fois. On sera compétitif», promet Maxime Bernier.

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