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Maxime Bernier perd de nouveau son pari en Beauce

Maxime Bernier perd de nouveau son pari en Beauce
Écrit par Pupitre, La Presse canadienne

OTTAWA - Le Parti populaire mené par Maxime Bernier n'a pas réussi à profiter des projections positives des derniers jours pour faire son entrée à Chambre des communes.

Le chef n'a pas réussi à être réélu en Beauce sous sa nouvelle bannière en 2019, et il subit de nouveau la défaite, selon des résultats incomplets. Avec 225 bureaux de vote dépouillés sur 272, M. Bernier obtient 19% des voix, très loin derrière le conservateur Richard Lehoux, à 48,5%.

Vers minuit, à l'échelle du pays, le Parti populaire se situait à 5% des voix, ce qui lui permettait de devancer le Parti vert. ce moment, les verts avaient cependant une candidate élue et un autre en avance.

Dans un discours au rassemblement du parti pour la soirée électorale dans un hôtel de Saskatoon, en Saskatchewan, M. Bernier a déclaré que son parti «avait fait l'histoire». Il a présenté son parti - qui ne devrait avoir aucun député au Parlement - comme le «seul vrai parti d'opposition au Canada».

«Mes amis, ceci n'est pas seulement un parti politique, c'est un mouvement. C'est une révolution idéologique que nous commençons», a fièrement affirmé M. Bernier, qui semblait loin d'être abattu.

Il a souligné que tous les autres partis étaient en faveur «du confinement, du passeport vaccinal et de la ségrégation», et que son parti allait se battre contre la «dérive autoritaire».

Le Parti populaire a toujours obtenu au moins 5 % des appuis lors des sondages nationaux durant la campagne, et ce, même si M. Bernier a été exclu des débats des chefs.

Plusieurs dizaines de personnes se sont présentées tôt au rassemblement du parti à Saskatoon.

Venu de Vancouver, Jeffrey English disait souhaiter que le Parti populaire gagne du terrain.

«Je ne m'attends pas à ce qu'ils soient dans le top-3, mais j'espère qu'ils récolteront plus de votes.»

M. Bernier était un membre important du gouvernement conservateur de Stephen Harper, pour qui il a été ministre de l'Industrie et ministre des Affaires étrangères.

Il a quitté les conservateurs en août 2018, soutenant que le parti avait abandonné ses valeurs fondatrices. Il a fondé le Parti populaire peu de temps après.

Pendant la campagne, il a réussi à gagner le soutien d'anciens partisans conservateurs désillusionnés par le parti, d'électeurs de droite, ainsi que de personnes opposées à la vaccination et aux autres mesures liées à la pandémie de COVID-19.

«Si on avait vu ça il y a un an, j'aurais été surprise», a mentionné la professeure associée de science politique à l'Université de Guelph Tamara Small. «Mais en raison du contexte d'aujourd'hui, je ne le suis pas.»

Le Parti populaire s'oppose à la vaccination obligatoire pour les employés sous réglementation fédérale et aux systèmes de preuve vaccinale qui sont mis en place dans plusieurs provinces du pays.

En juin, M. Bernier a fait une tournée de trois jours au Manitoba pour dénoncer les restrictions sanitaires. Il a toutefois été arrêté lors d'un rassemblement, ce que son parti a qualifié de violation de son droit de manifester pacifiquement.

«Les positions de Maxime Bernier en 2019 sortaient certainement des courants de pensée populaires», a analysé le professeur émérite de science politique à l'Université de la Colombie-Britannique Richard Johnston.

«Mais cette fois, il a semblé insérer tous les discours marginaux dans sa plateforme.»

Se positionnant comme un porte-parole du mouvement anti-mesures sanitaires, M. Bernier a choisi «d'écouter les gens en colère et de défendre leurs positions», selon la directrice du Centre sur la haine, les préjugés et l'extrémisme de l'Université Ontario Tech, Barbara Perry.

«C'est une stratégie risquée, a-t-elle souligné. Ça peut poser des problèmes sur les plans de la santé publique et de la démocratie.»

Le Parti populaire propose aussi de réduire les seuils d'immigration et d'encadrer davantage les nouveaux arrivants à leur entrée au pays pour s'assurer qu'ils comprennent les valeurs canadiennes et les normes de société du pays.

Un gouvernement du Parti populaire éliminerait le déficit au cours de son premier mandat en supprimant les programmes d'aide aux entreprises et ceux d'aide internationale et les paiements de péréquation.

La formation veut aussi mettre fin aux subventions pour le multiculturalisme, faciliter la construction de pipelines, éliminer la taxe fédérale sur le carbone et supprimer progressivement la gestion de l'offre pour les produits agricoles.

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