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Jour 30: Scénarios minoritaires et changements de ton sur une campagne positive

Jour 30: Scénarios minoritaires et changements de ton sur une campagne positive

Crédit : Jacques Boissinot / La Presse canadienne

Écrit par Lina Dib, La Presse canadienne

OTTAWA — À une semaine du vote du 20 septembre, les chefs en campagne ont été invités à contempler de possibles scénarios de gouvernements minoritaires, avec ou sans coalition.

Lundi matin, le chef du Bloc québécois a été le premier à se présenter devant les journalistes et à se prononcer sur son rôle dans un gouvernement, si minoritaire.

La semaine dernière, Yves-François Blanchet a clairement dit qu'il ne participerait pas à une éventuelle coalition et que sa formation voterait, dossier par dossier, en ayant en tête les intérêts du Québec.

À Gaspé, il a choisi d'explorer un scénario où Erin O'Toole devenait premier ministre d'un gouvernement conservateur minoritaire.

« Si c'est les conservateurs, on va dire « on est peut-être parlable ». On va commencer par leur dire ''tu peux-tu envoyer le 6 milliards $ de chèque au Québec sur les garderies? Tu peux-tu augmenter les transferts en santé plutôt que de faire des faux-fuyants, puis des demi-vérités, puis un contrat à la gomme balloune? » a offert le chef bloquiste, en point de presse.

Jeudi soir, après le débat anglais des chefs, M. Blanchet s'était approché de M. O'Toole en quittant le plateau. « Ça te prend un chien de garde et le chien de garde, c'est le Bloc » , lui avait-il dit.

Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), lui, ne veut absolument pas contempler un résultat d'élections où il se contenterait de la balance du pouvoir dans un gouvernement minoritaire.

« Je me présente pour le poste de premier ministre », a répondu Jagmeet Singh à la question qui évoquait ce scénario, lors d'un arrêt de campagne dans le nord de l'Ontario, à Sioux Lookout. En 2019, M. Singh offrait aussi, et à chaque occasion, cette déclaration.

Le chef conservateur, lui, refuse aussi de s'engager dans une réflexion sur un résultat où il obtiendrait plus de sièges, mais où libéraux et néo-démocrates pourraient s'entendre pour former un gouvernement ensemble. Pareille perspective serait-elle acceptable, selon lui?

« On va voir le 20 septembre », s'est contenté de répondre Erin O'Toole.

« Il y a une autre semaine dans cette élection et je vais travailler chaque jour sur notre campagne positive », a-t-il insisté.

Pourtant, le ton de sa campagne n'avait plus rien de positif, lundi matin, alors qu'il attaquait, et de manière très personnelle, le chef libéral.

« Quand M. Trudeau faisait la fête - et nous avons tous vu les photos - je participais à des missions de recherche et de sauvetage dans les forces armées », a lancé M. O'Toole lors d'une allocution à Carp, en Ontario, aux abords d'Ottawa.

Il a alors décrit son adversaire comme « un privilégié qui se donne tous les droits ».

À Gaspé, où le chef bloquiste s'employait à multiplier les attaques contre la ministre Diane Lebouthillier, espérant lui ravir cette circonscription qui a échappé au Bloc québécois par moins de 700 votes, M. Blanchet a offert un conseil à M. O'Toole.

Il faut, selon lui, « éviter un ton personnel, éviter de s'en prendre (...) à l'enfance ». « Ça doit conditionner ce que quelqu'un devient, mais c'est toujours ben pas de sa faute », a-t-il laissé tomber, en parlant de l'enfance de M. Trudeau.

Justin Trudeau, lui, entreprenait sa journée de campagne plus tard, lundi, puisqu'il était sur la côte Ouest. Jusqu'à maintenant, toutefois, le chef libéral n'a pas hésité à attaquer de manière assez personnelle Erin O'Toole.

À répétition, M. Trudeau a dit que son adversaire conservateur n'était pas un « leader » puisqu’il n'arrivait pas à convaincre l'ensemble de ses candidats de se faire vacciner contre la COVID-19.

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