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François Legault dit ne pas regretter d'être intervenu dans la campagne fédérale

François Legault dit ne pas regretter d'être intervenu dans la campagne fédérale

Crédit : Jacques Boissinot / La Presse canadienne

Écrit par Caroline Plante, La Presse canadienne

QUÉBEC — Le premier ministre du Québec, François Legault, a dit mardi ne pas regretter d'être intervenu en faveur des conservateurs d'Erin O'Toole durant la campagne électorale fédérale.

«Je le referais de la même façon», a-t-il déclaré en conférence de presse, au lendemain du scrutin qui a pourtant vu le libéral Justin Trudeau décrocher un troisième mandat.

M. Legault a affirmé avoir déjà discuté avec M. Trudeau; les deux hommes auraient convenu de travailler ensemble «pour le bien des Québécois».

«C'est sûr qu'on a des différends, mais on s'est dit tous les deux qu'on était capables de travailler ensemble.»

À ceux qui suggèrent qu'il a «perdu ses élections» et affaibli le rapport de force du Québec, M. Legault répond que non, ce sont de toute façon les Bleus qui ont obtenu une majorité de sièges au Québec.

Pour en arriver à cette conclusion, il a expliqué mettre les conservateurs et les bloquistes dans le même panier. Ensemble, ces deux partis étaient en voie d'obtenir mardi 44 des 78 sièges au Québec.

«La majorité des Québécois veulent qu'on protège les champs de compétence du Québec, notre langue, nos valeurs. Le message des Québécois est très clair», a-t-il plaidé.

Mais les partis d'opposition à Québec n'en démordent pas: François Legault est le grand perdant de cette élection fédérale qui a reporté le Parti libéral de Justin Trudeau au pouvoir.

«Il a parié gros et il a perdu, a déclaré la cheffe du Parti libéral du Québec, Dominique Anglade. Dans cette défaite, il a entraîné tous les Québécois.»

Elle a dit anticiper des relations Québec-Ottawa «plus complexes» et s'est désolée qu'il faille à présent «rebâtir les ponts» avec le gouvernement fédéral à cause de l'intervention de M. Legault durant la campagne.

Rappelons que M. Legault avait rejeté le Parti libéral du Canada, le Nouveau Parti démocratique et le Parti vert notamment parce qu'ils étaient prêts à s'ingérer dans les compétences du Québec.

Le Parti libéral de M. Trudeau propose entre autres de mettre en place des normes pancanadiennes de qualité dans les centres d'hébergement pour personnes âgées.

«Je trouve ça dangereux» pour le Québec d'appuyer ces trois partis, avait tranché M. Legault début septembre, en ajoutant que les électeurs nationalistes devaient carrément se méfier d'eux.

Force est de constater qu'«il n'y a pas eu d'effet Legault», a relevé mardi le porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois. Il estime que M. Legault s'est mis «les pieds dans les plats».

«François Legault avait (...) choisi le Parti conservateur avec tout ce que ça représente comme valeurs. (Lundi) soir, les Québécois ont fait des choix différents.»

M. Legault est le grand perdant de l'élection parce qu'il a «décidé (...) de dire aux Québécois pour qui voter et les Québécois ne l'ont pas écouté», a renchéri le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon.

«Il a dit que (le Parti libéral) était un parti dangereux. (...) Donc, dans quel univers on va obtenir un quelconque gain, si Ottawa nous avait déjà à peu près tout refusé?» s'est-il interrogé.

Le scrutin de lundi s'est soldé par une Chambre des communes quasi identique à celle qui prévalait avant le déclenchement des élections, le prochain gouvernement étant libéral, mais minoritaire.

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