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Jour 34: bataille pour l'Ontario entre Trudeau et O'Toole et Blanchet prévoit sourire

Jour 34: bataille pour l'Ontario entre Trudeau et O'Toole et Blanchet prévoit sourire
Écrit par Lina Dib, La Presse canadienne

OTTAWA - Alors qu'il ne reste qu'un week-end avant le rendez-vous aux urnes, deux chefs ont peaufiné leur appel à un vote stratégique, pendant que deux autres ont continué à arguer qu'il faut y résister.

Et puis, le chef bloquiste s'est prédit «un relatif sourire» pour lundi soir.

OPINION

En début de campagne Yves-François Blanchet avait confié «rêver» de 40 sièges. Vendredi, il insistait pour dire qu'il en rêve encore, mais pas question d'en faire un objectif, par «humilité», offrait-il.

«Ça ne m'appartient pas; ça appartient aux Québécois», a-t-il dit lors d'un point de presse vendredi matin, à Saint-Étienne-des-Grès, en Mauricie.

«Franchement, je pense que dans la plupart des scénarios les plus vraisemblables, le Bloc va finir la soirée de lundi avec un relatif sourire», a-t-il tout de même ajouté.

Un bémol doit être signalé ici. Devant le grand nombre - plus de 1,2 million - de votes attendus par la poste, Élections Canada a avisé que le résultat électoral pourrait bien se faire attendre quelques jours et ne pas être annoncé lundi.

Justin Trudeau et Erin O'Toole faisaient campagne en Ontario vendredi. Le chef conservateur a rangé son avion au hangar et prévoit sillonner la province en autobus pour ce qui reste de cette course électorale.

«Le choix est clair entre les conservateurs et les libéraux parce que ni le Bloc, ni le NPD, ni le Parti vert ne peuvent empêcher M. O'Toole de gouverner comme Stephen Harper le faisait», a de nouveau attaqué M. Trudeau, de passage à Windsor, où, là aussi, une poignée de manifestants l'ont harangué.

Quelque 200 kilomètres de là, sonadversaire conservateur utilisait aussi l'argument du vote stratégique. Erin O'Toole cherchait, lui, à attirer le vote des militants du Parti populaire du Canada (PPC) de Maxime Bernier.

«Nous méritons du changement ici», a dit M. O'Toole, en réponse à une question sur les courses serrées dans la région de London. «Si les gens votent pour n'importe quoi d'autre que le Parti conservateur du Canada pour obtenir ce changement, ils sont en train de voter pour Justin Trudeau», a-t-il prévenu.

Et M. Trudeau a voulu voir un gouffre entre ces deux appels au vote stratégique.

«Excusez-moi, mais il y a une différence entre rassembler les gens qui ont les mêmes valeurs et les mêmes buts comme nous les progressistes sommes en train de faire, et de dire «non, non, il y a de la place à côté de moi pour quelqu'un qui est anti-vax, en train de nier les changements climatiques, anti-choix". Excusez-moi, mais c'est tout à fait différent», s'est indigné le chef libéral en haussant le ton.

Les manifestants qui protestent contre les mesures sanitaires et que Justin Trudeau a régulièrement trouvés sur sa route ontarienne, brandissent souvent des pancartes du PPC.

«Il y a beaucoup de gens dans ce pays qui sont en colère contre M. Trudeau», a déclaré M. O'Toole, dans son allocution à London.

«Il veut seulement parler des manifestants parce que ça le sert, a-t-il accusé. Mais il y a des millions de personnes de plus qui lui en veulent, de gens décents, travaillants (...) qui en ont assez de ses sermons et de son hypocrisie.»

Lors d'un arrêt en après-midi à Lévis, M. Blanchet a également eu à revenir sur les appels au vote stratégique.

«La vocation, la vertu et la force du Bloc, c'est d'empêcher n'importe qui qui va former un gouvernement de faire n'importe quoi, souvent sur le dos du Québec», a-t-il tranché.

En matinée, à Sherbrooke, le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD),lui, n'y était pas allé par quatre chemins.

«Nous pensons que M. Trudeau est mauvais pour le Canada. (...) M. O'Toole est aussi mauvais pour le Canada», a lancé Jagmeet Singh, lors de son point de presse.

Le chef du NPD résiste autant que possible à tout commentaire sur un gouvernement minoritaire qu'il ne dirigerait pas. Vendredi, il a glissé quelque peu. Il a dit que le passé est garant de l'avenir: «Une des meilleures façons de montrer qu'est ce qu'on va faire, c'est montrer ce qu'on a déjà fait.»

«Ce que nous avons fait pour vous dans un gouvernement minoritaire, c'est de nous battre pour vous obtenir plus d'aide», a-t-il dit en revenant sur les programmes fédéraux mis rapidement sur pied au début de la pandémie.

Déplacements de fin de campagne

Si la leader du Parti vert se réjouit des chances relevées par les sondages pour quelques-uns de ses candidats, elle ne semble pas planifier ses déplacements des prochains jours en conséquence.

«Je serai là en personne ou en esprit pour les soutenir jusqu'au bout de la campagne électorale», a dit Annamie Paul à propos de candidats à Kitchener, en Ontario, et à Fredericton, au Nouveau-Brunswick, deux des rares villes qu'elle a visitées pendant cette campagne. Mme Paul a passé la presque totalité de son temps à Toronto où elle est elle-même candidate.

M. Singh prévoit faire campagne en Alberta avant le vote de lundi.

Étant donné la situation d'urgence sanitaire dans la province, est-ce bien sage? lui a demandé une journaliste. Il a préféré utiliser la question pour se lancer dans une attaque contre son adversaire libéral qui, la veille, disait que, comme premier ministre du pays, il n'avait pas à «microgérer» la situation sanitaire en Alberta, déclarant qu'il respecte trop les champs de compétence des provinces pour faire ça.

«J'ai été choqué», a lancé M. Singh. «Si le premier ministre de ce pays ne pense pas que c'est son boulot d'aider (...) les gens de l'Alberta, s'il dit «ce n'est pas mon boulot d'intervenir, pas mon boulot de sauver des vies'', peut-être qu'il ne devrait pas avoir ce boulot», a-t-il martelé.

«Personne ne laisse entendre que nous sommes meilleurs que les provinces, mais si quelqu'un souffre (...), je ne vais pas rester là à ne rien faire», a repris le leader néo-démocrate dont ce genre de sorties lui a valu l'épithète de «centralisateur».

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